Transaction

Raylond avait fait le compte total de sa fortune reçemment acquise. 1325 pièces d'or. De l'argent sale, certes, mais qui allait rapidement être blanchi : le tavernier appri par ses contacts douteux que l'hôtel du Bon Mort-Vivant venait d'être mis en vente à cause de la disparition mystérieuse de l'ancienne propriétaire. Commerçant de talent, Raymond savait que placer l'argent dans l'immobilier était un des meilleurs moyens de se faire honnêtement beaucoup d'argent...

Direction donc la mairie. Il se saisi de son vieux manteau de cuir lourd bouffé par les rats. Encore un héritage de la famille. La capuche lui cachant le visage afin d'éviter de rentrer dans le lieu public trempé comme une éponge, car la pluie n'avait pas cessé depuis plusieurs jours. Le poignard dans la poche gauche, car on ne sais jamais ce que l'on peut trouver à Nebourra, et le voilà parti pour la mairie afin de signer un acte d'achat immobilier.

*Punaise, ce temps de chien continue depuis bientôt une semaine. A croire que le soleil lui même veux plus regarder cte ville moch' au possib'...*

Le bâtiment était propre comparé au reste de la ville. Propre mais lugubre. De la pierre noirâtre et de hautes colonnes ornaient le hall d'entrée gardé par deux lycans. Deux esclaves humains nus étaient à genou et nettoyaient la pièce avec de vieux chiffons, surveillés par un impitoyable démon massif. Raymond s'adressa à l'acceuil, où une jeune femme charmente s'occupait de compter des papiers.

- Hum. Bonjour madame. Je souhaite parler au maire de Nebourra.

- Monsieur le maire est indisponible pour le moment et...

- Hey ho. Je suis un homme occupé moi. Je veux voir le maire sur le champ !

Rendu confiant par le poids de l'argent dans sa poche droite, Raymond se senti capable de tenir tête à l'Imperatrice Hell si elle se présentait.

- Ne quittez pas. Je vais voir ce que je peut faire...

La jeune femme regardait le gros homme d'un air louche, la tête de travers, comme si elle essayait de comprendre ce qui motivait ce rustre personnage à voir l'un des hommes les plus importants de Nebourra...

*De toute façon, yen a pas pour longtemps. Je signe un papier, je donne la bourse au mec et je me tire d'ici vite fait. La vieille a crevée depuis un moment et elle avait pas de gosses. Parfait.*

La femme pris la direction d'un petit escalier qui montait vers les étages. Raymond était nerveux et ne put soutenir le regard pathétique des deux esclaves qui enviaient son vieux manteau. Il se contentat de remuer sa main dans la poche garnie de pièce, dont le bruit ne fit qu'attiser l'envie des esclaves...

Raymond sortit un imposant cigare quelque peu moisi par l'humidité d'une des poches de son manteau et se mit à fumer en attendant patiemment le retour de la jeune femme.

*Cet homme était fort effronté! On devrait interdire les malpolis dans les lieux hauts placés! Si c'était moi la mairesse, j'en serais offusquée et j'aurais vite renvoyé ce personnage impertinent! Non mais! Si c'était moi la mairesse, j'aurais vite envoyé promené Hell, elle n'ai rien de plus qu'une minable sotte fort méchante! Laide en plus de ça! Elle ne doit pas connaître les crèmes anti-rides... Enfin bref, il faudrait que je demande une augmentation à monsieur le maire, ainsi je pourrais tenir tête à Hell, et tous ses vampires à la noix trembleraient à ma vue, bien que mes fidèles sujets se languiraient de mon retour...*

"J'en suis convaincu: vous auriez tôt fait d'anéantir la Grande Impératrice..."

"Oh! Mo... Monsie... Monsieur le Maire! Co... Com... Comment faites-vous cela? Je ne pourrais jamais m'indigné devant la Toute Puissante... Et puis au fait, vous n'étiez pas en réunion?"

"Ce n'est pas la peine de nier, vous n'êtes pas la seule frustée... Et puis a réunion est terminé: mon remplaçant a accepté de quitter les lieux... Il a été très sympathique. Si nous allions voir cet homme 'fort éffronté' ?"

De mauvaise grâce, la secrétaire conduisit le maire auprès de l'aubergiste. Après que ce dernier l'ait quémandé, Gilène était partie chercher le maire. Elle n'aimait pas beaucoup son bureau, mais avait tout de même pris sur elle pour servir l'homme qui venait d'entrer. Il avait tout de même l'air important, et elle ne désirait pas se mêler avec un haut personnage. Une chance pour elle, le maire venait de sortir de son bureau. Selon ses dires, son remplaçant venait de quitter les lieux. Mais Gilène soupçonnait bien son patron d'avoir usé de moyen très... persuasif. En effet Mizian avait l'habitude de menacer certaines personnes refusant d'obtentérer, sauf si ces derniers étaient plus hauts placés que lui. La personne avec qui il était se trouvait à l'avoir remplaçé pendant un petit mois où Mizian avait dû partir pour des raisons personels. Il venait à peine de revenir et son remplaçant n'avait pas voulu quitter les lieux. Après un petit entretien... agressif, tout c'était arrangé et Mizian arrivait devant Raymond.

C'était un homme bourru, avec une bonne barbe et des habits d'un jaune terne. Il portait une moustache grosse et touffue et un petit chapeau rayé de vert surmontait sa tête. Venait ensuite un chandail bleu-vert sur une chemise blanche haussé sur de petits chaussons. Petits comme ses pieds et ses mains, bien qu'il soit corpulent au niveau de la taille.

Pensant que cela pourrait être bon pour un avancement éventuel, Gilène passa devant le maire en courant lentement sur ses talons hauts et "annonça" son patron qui la regardait bizarrement, la trouvant des plus idiotes. Il faudrait songer à changer de secrétaire.

"Monsieur le maire a finalement réussi à se libér..."

D'un sourire se voulant amical, mais sévère, Mizian coupa la parole à sa secrétaire et parla au tavernier en ces termes.

"Bonsoir, je suis Mizian Tigeurs, maire de Nebourra, et vous êtes..."

Raymond n'avait jamais vu Monsieur le Maire et fut étonné. Ce n'était pas le traditionnel politicien bien habillé, droit et fin, le visage fermé et raide, mais bien un homme potelé, de taille assez réduite, avec un ventre et un menton bien présent.

*Punaise, c'est lui le Maire ? Et ben dis donc il se foule pas pour redresser l'état de la ville... mais sa m'arrange. Tant qu'il me fout la paix, tout ira bien. Espérons qu'il veuille bien me céder l'hôtel...*

- Raymond Lafosse, pour vous servir ! Actuel gérant de l'auberge de l'Agneau Assassiné dans la rue du Croque-Mort ! Je souhaites me porter acquereur de l'hôtel du Bon Mort Vivant dans le centre ville de Nebourra, car j'ai appris que l'ancienne propriétaire avait disparue...

Afin d'appuyer ses arguments, Raymond sortit sa bourse de pièces d'or fraîchement acquises.

[Après confirmation par l'admin MP, l'Hôtel du Bon Mort Vivant est en possession de <Raymond le Tavernier>]